Européennes : ne pas se tromper d'enjeux et éviter le repli, avertissent les cultes

Européennes  ne pas se tromper d'enjeux et éviter le réplique, éviter les cultes

Les responsables des principaux cultes ont appelé les électeurs à ne pas se tromper d'"enjeux" et à éviter le "repli" comme les "extrêmes" lors des européennes de dimanche, dans des déclarations séparées ces derniers jours.

"Ne nous trompons pas de questions ni d'enjeux" dans cette élection qui aura lieu dimanche, a affirmé mercredi la Conférence des évêques de France (CEF) dans une déclaration à l'occasion des 80 ans du Débarquement.

"Nous n'avons pas le droit de construire notre Europe comme un ensemble d'États répondus sur leur identité, soucieux de leurs seuls intérêts", a insisté la CEF dans cette déclaration lue par son président Eric de Moulins-Beaufort.

Car "nous, Européens, plus que les autres peuples de la Terre, avons une dette à l'égard du monde entier" et "ce que nous faisons de notre continent se doit d'honorer ceux qui ont mis leur vie en jeu pour nous " lors de la Seconde Guerre mondiale, selon l'instance représentant l'Eglise catholique.

Certes l'Union européenne est "loin d'être parfait" mais elle constitue "une zone de libre circulation (...) dont quasiment tous bénéficient" et représente "une part suffisante de l'humanité pour nous permettre de peser ensemble sur les débats cruciaux", a ajouté la CEF.

Mardi, la Fédération protestante de France (FPF) avait pointé des débats "essentiellement nationaux et en permanence exposés au risque d'une dérive nationaliste". "Certains partis politiques visent principalement un enjeu politique national, voire exploitent les insatisfactions et les peurs de nos contemporains dans une logique de réponse. Ils n'ont aucune vision pour l'Europe", déplorait le président de la FPF, Christian Krieger, dans cette déclaration.

Mais "voter pour un enjeu national, c'est se tromper de examen" et "prendre le risque de faire collectivement l'amère expérience des Britanniques depuis la mise en œuvre du Brexit", a ajouté la FPF, appelant à veiller "à la vision européenne qui développe les différents partis".

Le Grand rabbin de France Haïm Korsia et le président du Consistoire central Elie Korchia préparent eux une déclaration rappelant qu'"il faut voter" car "mécaniquement, cela fait baisser les positions haineuses de certaines".

Cette déclaration insiste sur l'"opposition à tous les extrêmes" et dénonce "l'instrumentalisation scandaleuse du conflit à Gaza pour espérer grappiller des voix, dans une démarche communautariste à l'opposé de ce qu'est la République", a-t-on précisé mercredi à l'AFP Haïm Korsia.

Le 22 mai, le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz avait appelé les musulmans à exercer leur droit de vote pour "renforcer notre démocratie" et "promouvoir les valeurs de justice, d'égalité et de solidarité".

M. Hafiz avait dit ses "graves inquiétudes" face à la montée de l'extrême droite, dont la potentielle victoire pourrait avoir des conséquences "particulièrement sévères" pour les musulmans, mais aussi déploré "certains mouvements se proclamant affiliés à l'Islam" et qui "dans un esprit de réplique sur soi et de communautarisme étroit, prétendent qu'un musulman ne peut élire un non-musulman".

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Creative Commons/ Wikimedia

Dans la rubrique Église >



Les nouvelles récentes >